Alexia jouait paisiblement dans sa chambre avec ses poupées lorsqu’elle aperçut, au bord de sa fenêtre, une grosse chenille se déplaçant lentement. Elle s’en approcha pour mieux la voir. La fillette fut séduite par les jolies couleurs et le corps velu, en apparence tout doux, de l’animal. Après l’avoir longuement admiré, elle décida de l’enfermer dans un bocal pour mieux l’observer.
En arrivant dans la cuisine, elle s’adressa à son papa.
- Papa, est-ce que je peux prendre un bocal à confiture vide, s’il te plaît ?
- Oui, si tu veux. Pour quoi faire ?
- Pour y mettre une chenille que j’ai trouvée dans ma chambre.
- Tu ne l’as pas touchée au moins ?
- Euh… non, pourquoi ?
- Parce que l’on peut attraper des boutons si l’on touche certaines chenilles.
- Ah bon ? Dis papa, ça mange quoi les chenilles ?
- Les feuilles des plantes. Tiens, voilà un bocal, j’ai fait des petits trous dans le couvercle pour que ta chenille ne manque pas d’air. Pour l’attraper sans la toucher, utilise une feuille de papier.
- D’accord, merci papa !
Alexia courut jusqu’à sa chambre, en espérant que la bestiole ne se soit pas déjà enfuie. Heureusement, elle était encore là. Alexia la mit dans le bocal en suivant bien les conseils de son papa, visa solidement le couvercle et plaça le tout sur son bureau. Pendant un long moment, elle regarda rêveusement l’animal évoluer puis, l’heure du goûter approchant, elle se dit que la petite bête devait elle aussi avoir faim. La fillette descendit donc au jardin pour prendre de l’herbe, une petite brindille avec des feuilles bien vertes et tout ce qui lui sembla bon pour que la chenille se sente chez elle au fond du bocal. Après avoir tout installé, Alexia resta encore longuement contemplative, accoudée à son bureau, tout en dévorant du pain croustillant et du bon chocolat.
Le lendemain matin, Alexia regarda encore la chenille tout en s’habillant pour aller à l’école. En fin de journée, elle posa précipitamment son cartable et se pencha sur le bocal.
- Mais… il n’y a rien !
La petite bête semblait avoir disparu alors Alexia inspecta attentivement le bocal. Même en le secouant, elle la trouva pas. Elle remarqua alors qu’une drôle de chose était apparue dans le bocal. C’était tout blanc, enroulé dans du fil. A table, en mangeant sa soupe, elle en parla à ses parents.
- C’est bizarre, ma chenille n’est plus dans mon bocal. A la place, il y a un truc bizarre, tout blanc, accroché à une brindille.
- C’est formidable !
- Pourquoi ?
- Je préfère te laisser la surprise. Surtout, laisse le bocal bien fermé et surveille ce qui s’y passe.
Avant de s’endormir, Alexia avait coutume de lire un livre dans son lit douillet. Ce soir-là, elle fut moins concentrée que d’habitude sur sa lecture. Elle eu beau regarder souvent le bocal posé sur sa table de chevet, rien ne se passa. Lorsque l’heure fut venue, ses parents lui souhaitèrent une bonne nuit et éteignirent la lumière.
Au petit matin, quand Alexia ouvrit ses beaux yeux, ce fut pour les tourner vers le bocal. Et là, ô stupeur, elle y découvrit un papillon. Comme il se cognait en voletant à la paroi de verre, elle eut pitié de lui. La fillette ouvrit donc ses persiennes, la fenêtre de sa chambre et, enfin, le bocal. La créature colorée s’élança gracieusement dans les airs, en direction du jardin.
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